par Bruno Graf
Au vue de la crise climatique actuelle et des changements à tendance exponentielle qui se profilent, il serait important de pouvoir mettre en place une filière alternative de production de sucre locale.
En effet dans le cas du canton de Vaud selon la présentation de la HES-SO Valais du 22 mars à l’Impact Hub Lausanne, un taux d’autosuffisance de 125% existerait pour le sucre de betterave (potentiel de remplacement des surfaces allouées à la betterave sucrière).
Malgré d’autres méthodes de calcul et de chiffrement (prometerre 2023) il serait à mon avis judicieux de pouvoir obtenir une source de production alternative au travers du sorgho sucrier pour les sites de grandes cultures déjà actuellement adaptés à cette culture (la Côte) au vue du déficit hydrique répétés de ces dernières années pendant la saison agricole (juin à septembre).
La mise en place d’une telle filière nécessite bien entendu un travail de partenariat ainsi que des investisseurs pour la bonne réception et transformation du jus de cette plante.
Un axe de recherche et de multiplication variétale est à mettre en place.
Des variétés a plusieurs fins pourraient apporter encore d’avantage de résilience (sucre et farine).
Décrivez l’énoncé du problème et l’énoncé de l’opportunité sur lesquels repose votre idée
Le changement climatique réduit progressivement les zones propices à la culture de la betterave sucrière. Malgré un important bassin de production dans la Broye vaudoise, la Suisse alémanique semble désormais plus favorable à cette culture. Toutefois, certaines grandes cultures vaudoises sont déjà adaptées à la culture du sorgho fourrager et du sorgho sucré, contrairement à la Suisse alémanique.
L’autosuffisance en sucre, notamment un sucre plus bénéfique pour la santé, est un enjeu stratégique à long terme.
Bien que la betterave sucrière ait un rendement élevé à l’hectare, sa culture entraîne des effets négatifs importants sur les sols (érosion), ainsi que des externalités coûteuses pour la société (utilisation intensive de pesticides et d’engrais, transformation énergivore en sucre cristallisé).
Qu’est-ce qui rend votre idée radicale ?
La Confédération soutient actuellement la culture de la betterave sucrière, en agriculture biologique comme en conventionnel, avec des subventions garanties jusqu’en 2026 (2 100 CHF/ha). Le sucre étant un ingrédient essentiel dans l’industrie agroalimentaire, il est pertinent d’évaluer les impacts à long terme de cette culture sur l’environnement et la santé.
Le développement d’une filière alternative basée sur le sorgho sucré permettrait une approche multifactorielle plus durable.
Le sorgho est une plante de type C4, caractérisée par une efficience photosynthétique élevée, une tolérance au stress hydrique et aux vagues de chaleur, ainsi que la possibilité d’être cultivée en seconde culture.
Les zones devenues moins favorables à la betterave sucrière pourraient être revalorisées avec cette culture innovante, permettant ainsi une production sucrière alternative et résiliente face aux changements climatiques.
Quel est le principal défi environnemental, social et économique que votre idée aborde ?
Il s’agit d’une solution radicale pour atteindre l’autosuffisance sucrière dans un contexte de crise climatique.
À moyen terme, cette transition permettrait d’améliorer notre impact environnemental, de renforcer notre autosuffisance alimentaire et de favoriser une meilleure santé publique grâce à une alternative plus durable au sucre issu de la betterave.
Qu’est-ce qui différencie votre idée de ce qui est déjà fait ?
Le sorgho sucré est originaire de la zone sahélienne et n’a encore jamais été exploité à des fins sucrières en Suisse.
Aux États-Unis, la communauté Amish cultive cependant cette plante depuis 1850 pour la production de sucre, prouvant ainsi son potentiel et son viabilité agricole.